mardi 28 mai 2013

Les récits de l'antiquité : Gilgamesh




Gilgamesh, la première épopée du monde

 

Qu'est-ce qu'une épopée ?



Le mot épopée vient du grec "epopoïïa, de "epos" qui signifie "chant ou paroles de chant" et "poïein" qui signifie "faire, créer".
Une épopée est un long récit, un long poème souvent écrit en vers, qui raconte les exploits (les prouesses) héroïques d'un personnage ou d'un peuple des temps lointains, en mêlant légende et histoire.

Un  aéde




L'épopée est issue de la tradition orale. Ce sont les aèdes (poètes)  qui récitent ou chantent ces récits mythiques mettant en scène des héros ou des dieux. Par la suite, ces récits sont mis par écrit et les caractéristiques de cette origine orale se retrouvent dans les textes : répétitions de vers, de gestes rituels, refrains, épithètes consacrées caractérisant les personnages principaux.





Ces personnages principaux sont des héros, personnages hors du commun, surhumains qui se distinguent par leur force, leur courage. Doués de certaines qualités comme la ruse, l'endurance, ils se placent au dessus des autres hommes.


Gilgamesh contre le Taureau Céleste
Source Imagia Mythologies
Le récit épique exalte les valeurs de ces héros en racontant leurs prouesses. Ces personnages héroïques sont aux prises avec des forces qui les dépassent. Ils luttent contre les forces de la nature, affrontent de multiples dangers au péril de leur vie, combattent des monstres terribles, certains vont même jusqu'à descendre aux Enfers comme Ulysse ou Gilgamesh.

Les éléments merveilleux tiennent une place importante dans l'épopée : les dieux, les déesses, les créatures immortelles.
Mais si cette place au merveilleux est importante, le réalisme n'est pas exclu. On trouve des scènes de la vie quotidienne au palais ou au champs, les repas et les sacrifices.



Le genre très ancien de l'épopée est l'une des sources de la littérature.



Les origines de l'épopée de Gilgamesh


L'épopée de Gilgamesh est la plus ancienne oeuvre littéraire que nous connaissions. Elle raconte les aventures légendaires d'un roi mésopotamien. Ce long poème d'environ 3000 vers relate les épisodes de la vie de Gilgamesh, roi d'Uruk, ancienne capitale de la région de Sumer, au sud de la Mésopotamie, l'actuel Irak. 
 
D'abord développée et transmise à l'orale, elle est gravée en caractères cunéiformes sur des tablettes d'argile par les Sumériens vers 2300/2000 av. J.-C.. Ces épisodes de la vie de Gilgamesh sont au départ de simples récits (au nombre de cinq) peu développés qui racontent quelques prouesses du roi Gilgamesh, ils sont remaniés et connaissent plusieurs versions.
Dans la région de Babylone, une autre version dite "version ancienne ou version babylonienne" est écrite en akkadien (langue devenue officielle en Mésopotamie) vers 1750/1600 av. J.-C.. Cette version répartie sur sept ou huit tablettes est diffusée largement en Mésopotamie mais également à l'étranger durant les siècles suivants.
Puis une version, arrivée à maturité, est rédigée entre le IIe et Ier millénaire av. J.-C., tous les épisodes sont rassemblés pour former un récit suivi.  Cette version, la plus complète, dite "version classique ou version ninivite" est  celle que nous connaissons, elle est gravée sur onze tablettes. Ces tablettes sont retrouvées dans la bibliothèque du roi assyrien Assurbanipal à Ninive. Une douzième tablette est ajoutée quelques siècles plus tard, introduisant l'épisode d'Enkidu aux Enfers.

Ce n'est qu'au XIXe siècle que les tablettes nous sont parvenues et ont pu être déchiffrées. De nombreuses traductions et adaptations ont été réalisées depuis.  


 
 
Jacques Cassabois, né en 1947, en a fait une adaptation à la portée de tous et principalement destinée aux jeunes lecteurs du collège.

 De nombreuses informations très intéressantes sont sur le
site de Monsieur Jacques Cassabois






Petits rappels historiques et géographiques




La civilisation mésopotamienne :


La Mésopotamie en grec signifie, meso "entre, au milieu de" et potamos "fleuve". Le "pays entre deux fleuves", entre le Tigre et l'Euphrate. 
Dans cette région d'une grande fertilité que l'on appelle le Croissant fertile, le peuple akkadien au nord et le peuple sumérien au sud ont construit une civilisation qui, très tôt, devient une brillante civilisation.
Dans cette vaste plaine parcourue par les alluvions des deux fleuves, les hommes inventent dès 6000 av. J.-C. la technique de l'irrigation, permettant ainsi le développement de l'agriculture et de l'élevage. 

Vers le IVe millénaire av. J.-C., les premières villes font leur apparition. Au début du IIIe millénaire av. J.-C., la région est divisée en de nombreuses cité-Etats, Ur, Uruk, Umma, Lagash..., chacune d'entre elles est dirigée par un roi héréditaire.
La multiplication des échanges commerciaux favorise l'invention de l'écriture vers 3500/3200 av. J.-C dans le pays de Sumer, au sud de la Mésopotamie.
L'écriture,au départ, prend la forme de petits dessins tracés à l'aide d'un calame (roseau)  sur des tablettes d'argile. Ces dessins représentent soit des objets, on les appellent alors des pictogrammes, ou bien des idées, on parle alors d'idéogrammes.
A partir de 3000 av. J.-C., les dessins sont remplacés par des signes cunéiformes (en forme de coins, de clous), plus simples à écrire.
Grâce à l'écriture, les hommes peuvent garder la trace d'activités commerciales, mettre par écrit des actes administratifs, transmettre des informations à des personnes lointaines, faire la liste de leurs possessions, fixer les lois ou encore glorifier les rois et les dieux.

Rappel : l'invention de l'écriture marque le début de l'histoire et le début d'une grande période historique, l'Antiquité qui va durer jusqu'en 476, date de la chute de l'empire romain d'occident.

Pour la petite histoire :

La région mésopotamienne, d'une grande fertilité grâce aux alluvions de l'Euphrate et du Tigre est cependant pauvre en minerais, bois et pierre. 
Les habitants ont donc recours au commerce pour se fournir en bois ou au pillage des forêts lors des expéditions militaires. 
Un des épisodes de l'épopée de Gilgamesh raconte l'expédition dans la Forêt des Cèdres, référence probable aux expéditions qu'il fallait mener pour se procurer du bois.



La cité d'Uruk 



La cité d'Uruk (Ourouk) est fondée au Ve millénaire av. J.-C., elle est née de la réunion de deux villes, Uruk et Kullab. 


Vase d'Uruk trouvé lors des fouilles
Source Urukblog
Ruines d'Uruk
Elle est une des plus importantes cité-état de Mésopotamie au IIIe millénaire avant J.-C. Elle est également une des plus connues d'une part grâce à la légende de Gilgamesh, d'autre part grâce aux nombreuses découvertes archéologiques. Les premières fouilles furent entreprises par le britanique William Kennett Loftus en 1849 et en 1853. Depuis 1912 jusqu'à aujourd'hui, c'est le DOG, le Deutsche Orient-Gesellschaft qui réalise les fouilles.



Vue aérienne de la cité d'Uruk. Source manuel Magnard 6e

La cité se compose de la ville, lieu de refuge protégé d'une muraille de plus neuf kilomètres de long et de la campagne qui l'entoure. Les vestiges de cette muraille sont encore visibles aujourd'hui.
Elle est gouvernée, comme les autres cité-état, par un roi qui tient son pouvoir des dieux et dirige seul la cité. Le palais du roi se trouve au centre de la cité. 




 
Elle accueille des marchands, des artisans qui viennent faire du commerce. Tout autour de la ville, les paysans travaillent dans la campagne en irriguant leurs champs avec l'eau du fleuve.




 
Enfin, toujours au centre, s'élève la ziggourat, temple dédié à la déesse protectrice de la cité, la déesse Ishtar.




Voici un blog très riche en informations sur la cité d'Uruk 









Les Dieux mésopotamiens



Les Annunaki sont les grands dieux, les dieux dominants. Ils vivent sans rien faire, ce sont les Igigi, les autres dieux qui travaillent pour les nourrir. Lorsque les Igigi se révoltent contre le travail que leur imposent les Annunaki, ces derniers décident de créer les hommes.

Les dieux ressemblent aux hommes par leur physique et leur caractère mais ils leur sont infiniment supérieur. Ils gouvernent les hommes comme un prince gouverne ses sujets. Ils ont sur eux le pouvoir de vie et de mort. Les hommes respectent et craignent les dieux.

Voici les principaux dieux mésopotamiens.

ANU est le père fondateur des dieux. Il règne dans le ciel avec les autres dieux autour de lui. Il est particulièrement adoré dans la ville d'Uruk. Il a deux fils : Enki-Ea et Enlil.





ENKI-EA est le dieu des Eaux douces souterraines, le dieu protecteur des techniques, des sciences et des arts. Il est le bienfaiteur de l'humanité. Il est le plus intelligent des dieux. Il lui arrive souvent de réparer les bêtises des autres divinités. C'est lui qui sauve l'humanité du Déluge.








ENLIL est le dieu du Vent, il détient de grands pouvoirs. Il est considéré comme le roi des dieux, ses décisions s'imposent à tous. Il ne supporte pas d'être dérangé et punit les hommes quand ils font trop de bruit et l'empêchent de se reposer. C'est ainsi qu'après avoir créé les hommes, il décide d'exterminer la race humaine lors du Déluge. Il est le père de Sîn, dieu de la Lune.









ISHTAR est la déesse de l'amour et de la guerre. Elle est la déesse la plus connue dans la mythologie mésopotamienne. Son symbole est vénus et elle est souvent représentée avec un arc. Elle réserve parfois un sort cruel à ses amants. Elle est la fille de Sîn.








SHAMASH (ou Samash) est le dieu du soleil et de la justice. Il est le frère d'Ishtar.


ERESHKIGAL est la déesse des Enfers, elle doit céder son pouvoir à son époux Nergal, le souverain du Royaume des morts. Elle est la soeur de Shamash et d'Ishtar. 


Adad








ADAD est le dieu qui commande à la fois les orages dévastateurs et les pluies bienfaitrices. Il met de l'ordre dans la création.



                                                          Images extraites d'imagia Mythologies
                                                          Editions Fleurus





Gilgamesh, l'oeuvre littéraire



Le personnage de Gilgamesh 




Gilgamesh est un héros légendaire. Roi d'Uruk vers 2650 avant J.-C., on lui attribue la construction des remparts de la cité et du temple d'Ishtar.
Fils de Lugalbanda et de Ninsuna-la-bufflesse, il est pour un tiers humain et pour 
deux tiers divin.
Lugalbanda est un roi légendaire d'Uruk à qui l'oiseau tonnerre offre la vitesse et l'endurance, le poisson d'Aratta donne le pouvoir de la victoire à son armée et Ninsuna l'épouse et lui donne un fils, Gilgamesh.
Ninsuna, déesse des bovins sauvages possède la capacité de communiquer avec les dieux, elle peut ainsi lire l'avenir inscrit dans les rêves.



Gilgamesh est un personnage hors du commun, sa stature est imposante, sa force colossale. C'est un puissant chef de guerre et un meneur d'hommes.
Sa puissance s'exprime à travers son physique : Un géant, une barbe fournie, une abondante chevelure, un regard fier et dominateur.
Sa personnalité est marquée par l'orgueil, la démesure, les excès, le besoin d'affirmer son pouvoir et sa gloire.
Tyrannique avec les hommes et les femmes de son peuple, il abuse de sa force et de son pouvoir.



Gilgamesh est un personnage surhumain combattant les lions, les taureaux et autres monstres mais son existence est marquée par l'angoisse de la mort. 











Résumé de l'épopée 




Le récit des aventures de Gilgamesh peut se diviser en deux parties. La première partie pourrait s'intituler : Gilgamesh à la recherche de la gloire. La deuxième partie : L'errance et la quête de l'immortalité.

1)  Gilgamesh à la recherche de la gloire


Gilgamesh règne en tyran sur la ville d'Uruk. Les habitants se tournent vers les dieux pour se plaindre de la violence et des abus de pouvoir du roi. 

Enkidu et Gilgamesh


Les dieux décident de freiner l'orgueil et l'arrogance de Gilgamesh en créant un rival capable de lui donner une leçon. Ils donnent ainsi la vie à Enkidu, un colosse façonné dans l'argile.

Gilgamesh et Enkidu s'affrontent à mains nues mais contre toute attente, à l'issue du combat, les deux hommes deviennent amis, inséparables. Et Gilgamesh entraîne Enkidu dans ses aventures.




 
Humbaba
Ensemble, ils accomplissent un exploit héroïque en tuant Humbaba, le gardien de la forêt de cèdres avec l'aide du dieu Shamash. Après ce combat victorieux contre ce monstre terrifiant, ils reviennent à Uruk en héros. Ils paradent, se vantent, se pavanent.
Gilgamesh et Enkidu tuent Humhaha



Le Taureau Céleste vaincu
La déesse Ishtar, impressionnée par la vaillance et la puissance de ce roi, s'éprend alors de Gilgamesh et lui propose le mariage. Mais ce dernier refuse et la repousse. 
Furieuse, Ishtar veut se venger, elle fait envoyé le Taureau Céleste pour le tuer et détruire Uruk.

Encouragés par leur victoire, à la recherche d'une nouvelle gloire et voulant prouver leur invincibilité, ils anéantissent le Taureau Céleste.






Gilgamesh et Enkidu sont allés trop loin, ils ont défié les dieux. Ils ont transgressé l'ordre divin en pénétrant dans la forêt de cèdres interdite aux humains et en tuant Humbaba et le Taureau Céleste, créatures des dieux. De plus, Enkidu était censé assagir Gilgamesh, or il a encouragé sa démesure.

Ils doivent être punis. Le châtiment des dieux tombe. Enkidu va mourir et Gilgamesh devra vivre le reste de sa vie avec l'angoisse d'une mort prématurée.




2) L'errance et la quête de l'immortalité


Désespéré par la mort de son ami et terrifié à l'idée de la sienne, Gilgamesh part en quête de l'immortalité. Il erre seul dans le désert, fuyant la civilisation, à la recherche de son ancêtre  Ut-Napishtim qui détient le secret de la vie éternelle.

Au bout d'un long voyage, un long périple à travers le monde, il parvient à trouver son ancêtre. Mais le vieil homme ne peut rien pour lui. Il lui rappelle que les hommes doivent mourir, que leur vie est éphémère. Il lui explique que son immortalité est un cadeau des dieux pour le récompenser d'avoir participé à la sauvegarde de l'humanité lors du Déluge.
Gilgamesh ne peut pas recevoir le même privilège.

Cependant, ému par la détresse de Gilgamesh, le vieil homme lui livre le secret de l'herbe de Jouvence qui permet de vivre une seconde vie.

Malheureusement, après avoir trouvé cette herbe, Gilgamesh se la fait voler par un serpent perdant ainsi tout espoir de prolonger sa vie.

Sa rencontre avec son ancêtre, les épreuves qu'il a vécues vont le transformer et le mener sur le chemin de la sagesse. Il finit par accepter son destin d'être humain et sa mort. Il rentre à Uruk pour y régner avec sagesse, et profite de chaque instant de la vie.




Les caractéristiques de l'épopée.


- La présence de héros : Gilgamesh et Enkidu caractérisés par leur courage et leur force hors du commun.
- Les exploits hors du commun : Combats contre des monstres tels que Humbaba et le Taureau Céleste. La quête de l'immortalité.
- La présence d'éléments merveilleux : Intervention des dieux dans la vie des hommes, les monstres surnaturels, les songes (rêves), le périple jusqu'aux confins du monde, la rencontre avec un immortel.
- La violence des combats
- Les sentiments : L'amitié entre Gilgamesh et Enkidu. La souffrance, l'impuissance face à la mort.

  


Quelques réflexions autour de ce récit.


La vie et la mort :  



Dans l'épopée, les dieux donnent la vie à Enkidu pour freiner l'orgueil et la démesure de Gilgamesh. Ils décident de sa mort pour les punir. 
Les dieux provoquent également le déluge, anéantissant ainsi la quasi totalité de l'humanité.
La vie comme la mort nous échappent. Ce sont les dieux qui décident.

Gilgamesh est un roi tyrannique, puissant, violent avec ses sujets, un homme de guerre habitué à combattre et à donner la mort. Rien ne l'arrête, jusqu'au jour où la mort de son ami Enkidu le plonge dans le désespoir, la souffrance et l'impuissance.
Il prend alors conscience des limites de la vie humaine et donc de sa vie. La mort de son ami le renvoit à sa propre mort.
Cette mort le transforme et le fait réfléchir sur le sens de la vie. Il finit par comprendre qu'il faut profiter de la vie en acceptant ses limites.
Il comprend également que la violence ne fait pas de lui un roi puissant. Seul l'équilibre entre force et sagesse fera de lui grand roi.


L'immortalité :  


La quête de l'immortalité est une quête utopique. L 'homme n'est pas éternel. 
Cette recherche de la vie éternelle traduit chez Gilgamesh une certaine faiblesse. Il fuit Uruk, la civilisation pour échapper à sa mort.
C'est également un signe d'orgueil. Gilgamesh est aux deux tiers divin, il a accompli des exploits extraordinaires en combattant des monstres terrifiants, des créatures des dieux, il possède une force phénoménale. Il ne conçoit pas de subir le sort du commun des mortels.

Finalement, il comprend qu'il accèdera à cette immortalité grâce à son rôle de bâtisseur et grâce à l'écriture. C'est l'oeuvre qu'il aura accomplie qui lui survivra et le rendra immortel.


L'amitié :



L'amitié tient un rôle important dans ce récit car c'est ce sentiment qui fait évoluer la personnalité de Gilgamesh.
A l'issue du combat qui oppose Gilgamesh à Enkidu, chacun reconnaît en l'autre son égal. Ils se jettent dans les bras l'un de l'autre et se serrent la main. De ce respect mutuel naît leur amitié.
Cette amitié se renforce lors du combat contre Humbaba. Ils se protègent, s'encouragent et se soutiennent.
Puis durant la maladie d'Enkidu, Gilgamesh prend soin de son ami, il essaie de le rassurer, il implore les dieux pour sa guérison.
Mais Enkidu se sent trahi par son ami et pense que celui-ci l'abandonne. 

Ce sentiment d'affection qui unit les deux hommes va transformer Gilgamesh et le rendre plus humain. Il a trouvé son alter-ego, un homme tout aussi puissant que lui. Grâce à cette amitié, il a cessé de tyranniser son peuple.
Avec la mort d'Enkidu, le lien qui les unissait, cette fusion qui existait entre eux disparaît.
La perte de son ami le pousse à se remettre en question, il passe de la tyrannie à la sagesse.


Un récit fondateur :



L'épopée de Gilgamesh fait partie des textes fondateurs des civilisations. Il a eu une grande portée sur tout le Proche-Orient et sur l'Occident. On retrouve des ressemblances avec d'autres récits de la Bible, du Coran ou des Métamorphoses d'Ovide.

Lorsqu'au XIXe siècle, on met à jour les tablettes sur lesquelles sont gravées les aventures de Gilgamesh, les scientifiques et les historiens sont profondément surpris en découvrant le récit du déluge. Ils étaient jusque là convaincus que le mythe du déluge avait pris naissance dans la Bible.

1) La création de l'homme



Dans le récit de Gilgamesh, les dieux créent les hommes avec de l'argile et le sang d'un dieu sacrifié. Ils sont au service des dieux, doivent travailler et les nourrir.
Ils créent également Enkidu pour répondre à un besoin. Celui de modérer Gilgamesh. Ils le façonnent donc également avec l'argile du sol mésopotamien.

Dans la genèse (Bible), dieu crée Adam à son image avec de la terre animée pour son souffle.
Michel Ange Chapelle Sixtine

Dans le Coran, l'homme est façonné par Allah à partir d'argile à laquelle il insuffle son esprit.

Dans les Métamorphoses, Ovide présume que Prométhée a crée les hommes à l'image des dieux à partir de boue transformée en roches.


L'homme est issu de la terre à laquelle dieu mêle un souffle de vie. 


2)  Le mythe du déluge 



Dans l'épopée de Gilgamesh, Enlil, dieux du vent, considéré comme le roi des dieux est exaspéré par le bruit des hommes. Il décide de les anéantir en les noyant. Bourrasques, pluies battantes et ouragans se déchaînent durant six jours. C'est Enki qui conseille à Ut-Napishtim, un grand sage, de construire un bateau et de mettre à l'abri sa famille, des spécimens de tous les animaux ainsi que tous les artisans.




G. Doré Source Wikipédia
Francis Danby 1840 Source Wikipédia

Dans la Bible, les hommes sont devenus méchants et violents. Dieu décide donc d'innonder la terre pendant quarante jours. Il prévient Noé, un homme juste et pieux et lui ordonne de construire une arche dans laquelle il devra faire monter sa famille et un couple de chaque espèce. Après le déluge, l'arche s'échoue sur le mont Nisir.



Arche de Noé Wikipédia






Dans le Coran, dieu punit les hommes parce qu'ils sont injustes. C'est le prophète qui parle au nom de dieu et s'adresse à Noé, un homme très pieux. Le déluge est évoqué sous forme de bouillonnement et de feu. Les survivants s'échouent sur le mont Ararat.

 











Dans les Métamorphoses d'Ovide, Jupiter indigné par le comportement impie des hommes décident de noyer l'humanité. Il fait déchaîner les éléments, les vents, la pluie, les eaux des fleuves et des mers. Seuls deux humains survivent à ce cataclysme dévastateur et s'échouent sur les cimes du mont Parnasse. Il s'agit de Deucalion et Pyrrha deux êtres humains que Jupiter juge suffisamment pieux et justes pour décider de mettre fin au déluge.
Deucalion et Pyrrha jetant les pierres qui se transforment en bébés Source Wikipédia






La colère divine est à l'origine du déluge qui a pour but de noyer l'humanité.




Gilgamesh en version BD



Une version idéale pour les collégiens

Auteurs : Frantz Duchazeau et Gwen de Bonneval 

Editeur : Dargaud 

 




  







 

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